De 1986 à 1990, les fouilles effectuées dans les kourganes (tombeaux de chefs de tribus recouverts par des tumuli) des environs du village de Filippovka, au sud des monts Oural, ont révélé des centaines d’objets étonnants. Malgré de nombreux pillages dans l’Antiquité, un grand nombre de pièces de facture remarquable s’y trouvaient encore. Les plus spectaculaires sont de magnifiques cerfs hauts de 60 cm, admirablement sculptés. Rien de réaliste dans les formes. Les andouillers multipliant courbes et contre-courbes occupent jusqu’à la moitié de la hauteur de l’œuvre. Tout est en bois revêtu de feuilles d’or et d’argent fixées par de petits clous de bronze. Dans les chambres mortuaires de ces tombeaux se trouvaient aussi des parures et des centaines de plaques d’or représentant toutes sortes d’animaux plus ou moins fantastiques destinés à décorer des récipients et gobelets en bois. Les auteurs de ces œuvres sont supposés être des tribus nomades vivant dans la région entre le Ve et le IVe siècle av. J.-C. et proches des Sarmates. Mais cet art ressemble aussi à ceux d’autres civilisations eurasiatiques de l’Est, à l’art des Scythes de l’Ouest ou aux créations de l’ancien Iran. Les divers spécialistes sont loin d’être d’accord. Pour mieux situer ces problèmes complexes et permettre des comparaisons, le Metropolitan Museum of Art expose 200 pièces et présente en parallèle une centaine d’objets d’or scythes prêtés par l’Ermitage de Saint-Pétersbourg.
NEW YORK, Metropolitan Museum of Art, jusqu’au 4 février.
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Dans les kourganes du sud de l’Oural
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°521 du 1 novembre 2000, avec le titre suivant : Dans les kourganes du sud de l’Oural