CLERMONT-FERRAND
Anne-Marie et Marc Robelin n’avaient jamais envisagé de leur côté de dévoiler une partie de leurs collections de photographie.
La discrétion est un parti pris chez eux, y compris l’été dernier lors de l’exposition Erik Dietman au Musée des beaux-arts de Lyon, née de leur donation d’une vingtaine d’œuvres de l’artiste ou lors de la présentation en mai 2018 de la série Parsen und Module de Pia Fries qu’ils ont offerte au Musée d’art moderne de la Ville de Paris. C’est à la faveur de leur donation en 2016 de trente photographies au Frac Auvergne que l’on découvre aujourd’hui un autre pan de leur collection à l’hôtel Fontfreyde.
À partir de ce noyau et de la liberté qu’il leur fut donnée de puiser dans leur collection photo d’autres pièces, Jean-Charles Vergne, directeur du Frac Auvergne, et François Nicolas L’Hardy, directeur de l’hôtel Fontfreyde, lèvent le voile sur l’esprit qui gouverne à sa confection depuis près de quarante ans. D’Éric Poitevin à James Welling, les liens tissés s’inscrivent dans la durée et dans des ensembles précis d’œuvres. Les artistes de la scène allemande, en particulier de Düsseldorf, sont très présents. Thomas Ruff, Thomas Struth, Elger Esser, Thomas Schütte ou Jochen Gerz : les pièces sélectionnées expriment l’appétence des Robelin pour l’usage de la photographie comme moyen d’expérimentation et d’expression. Stephen Wilks, Bruno Serralongue, Stéphane Couturier, Xavier Zimmermann, Natacha Lesueur ou Annette Messager renvoient à d’autres démarches singulières, préoccupations spécifiques et charges expressives puissantes, généralement troublantes. Le choix resserré du nombre d’artistes donne plus d’espaces aux ensembles constitués pour se développer. Pour notre plus grand plaisir.
Frac Auvergne, 6, rue du Terrail et hôtel Fontfreyde - centre photographique, 34, rue des Gras, Clermont-Ferrand (63), www.frac-auvergne.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°721 du 1 mars 2019, avec le titre suivant : Dans le ventre de la collection Robelin