Poursuivant une programmation qui avait été imaginée en son temps par Harald Szeemann et qui visait à montrer les artistes favoris de Tinguely, le musée éponyme de Bâle a choisi de consacrer ses cimaises en cette fin d’année à l’œuvre protéiforme de Max Ernst (1891-1976). Figure majeure du dadaïsme et du surréalisme, ce dernier fut un inventeur insatiable de toutes sortes de procédures et de formes nouvelles. Son monde, merveilleux et onirique, décline une iconographie inédite qui fait la part belle à une imagination débordante et à une vision hallucinée, tantôt ludique, tantôt inquiétante.
Introduite par une œuvre monumentale intitulée Pétales et jardin de la nymphe Ancolie, réalisée par l’artiste en 1934 pour le Corso Bar de Zürich, l’exposition bâloise qui lui emprunte pour partie son titre privilégie certains aspects de l’œuvre de l’artiste. « Autoreprésentations et hommages artistiques », « Collage et hasard », « Machine et érotique », « Déclinaisons totémiques » en composent le menu à quatre thèmes en un parcours efficace et pertinent.
Si le tableau de référence, objet d’une restauration minutieuse faite en public, en est un peu la vedette, l’accent y est particulièrement mis sur ces pratiques du collage, du frottage et du grattage dont Ernst est l’un des plus étonnants explorateurs. Elles qualifient non seulement un style, mais une forme de pensée qui en appelle à l’évocation, à la suggestion et à l’imaginaire, composantes d’un mode poétique pleinement singulier et prospectif.
« Max Ernst. Dans le jardin de la nymphe Ancolie », Museum Tinguely, Paul Sacher-Anlage 1, Bâle (Suisse), tél. 41 61 681 93 20, jusqu’au 28 janvier.
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Dans le jardin de Max Ernst
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°597 du 1 décembre 2007, avec le titre suivant : Dans le jardin de Max Ernst