Dans le premier chapitre de L’homme sans qualité, Robert Musil digresse longuement sur les hommes du possible, ceux qui possèdent « une volonté de bâtir, une utopie consciente qui loin de redouter la réalité, la traite simplement comme une tâche et une invention perpétuelle ». Ugo Rondinone appartient indéniablement à cette catégorie de personnes. Son art s’intercale dans un réel qu’il ne cherche pas à dénoncer. Au contraire, une sorte d’exubérance règne dans ses pièces aux supports variés : vidéos, dessins monumentaux de paysages, peintures murales en forme de cercles concentriques, journaux écrits et dessinés. Actuellement deux expositions simultanées permettent de découvrir les productions de cet artiste suisse. À Glaris (Suisse) « Guided by Voices » se veut un aperçu de sa production récente. Des photographies de figures androgynes sont installées sur un mur transformé en miroir. Les spectateurs s’intercalent soudain entre ces images étranges ouvrant ainsi sur des histoires à construire. À Paris, sa participation à l’exposition « L’autre sommeil » se veut plus discrète, plus ouverte au dialogue avec les autres artistes. De cet ensemble de pratiques singulières, plusieurs émergent avec force, dont les dessins d’Anne-Marie Schneider qui poursuit ici son travail d’introspection d’un paysage mental confronté à la cruauté d’une réalité à peine plus traumatisante qu’un inconscient en proie au doute le plus extrême.
PARIS, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 17 novembre-30 janvier, et GLARIS, Kunsthaus, jusqu’au 21 novembre.
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Dans le cercle de Rondinone
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°511 du 1 novembre 1999, avec le titre suivant : Dans le cercle de Rondinone