En 2009, au Mac de Lyon, le commissaire Vincent Pécoil classait des œuvres liées par une même ascendance moderne sur le modèle du Museum d’histoire naturelle.
La même année, c’est le chorégraphe Christian Rizzo qui alignait une exposition entre catwalk et Galerie de l’évolution à la Conciergerie. En 2005 déjà, le critique Jean-Max Colard disposait à la Fondation Ricard une exposition miniature sur un plateau vert gazon de 20 m2. Base de loisirs, plateau fictionnel, podium, collage, étal ou colonnade, tous ces dispositifs plus ou moins heureux tentaient un récit surexposé, fixé par une microsurface. Au Palais de Tokyo, le plateau foutraque servi par John Armleder ne semble, lui, s’en remettre à aucun récit ni autorité particulière. Au menu de cet anti-white cube : un mille-feuille compact d’œuvres déposées sur un gradin à trois paliers. Enclavée de façon à ce qu’on ne puisse en faire le tour, l’estrade déroule un paysage dru et frontal. Ne reste plus qu’à examiner les œuvres les unes au travers des autres. Et après tout, on ne regarde qu’avec la mémoire de ce qu’on a déjà vu.
Dessus dessous, devant derrière, Blair Thurman, Bertrand Lavier, Robert Longo, Allan McCollum ou Xavier Veilhan se tiennent bien chaud, sans prise de pouvoir ni promesse de singularité. Et si l’artiste-commissaire se défend de jouer la carte blanche de l’autoportrait, c’est bien le sens aigu de l’hospitalité, de l’équivalence et de la disponibilité des œuvres chères à Armleder qui se jouent là. Autrement dit : le refus de toute relation de force à l’égard de l’art et du regardeur.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Dans la peau de John Armleder
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°641 du 1 décembre 2011, avec le titre suivant : Dans la peau de John Armleder