Redécouverte - En l’espace de quelques années, la Fondation Custodia a réussi à s’imposer discrètement mais sûrement comme un repère pour les amateurs d’art de la capitale.
Véritable dénicheuse de talents, la fondation propose souvent des expositions aussi inattendues qu’exquises. Nouvelle démonstration cet automne avec la délicieuse présentation des natures mortes et paysages réalisés par Léon Bonvin. Demi-frère méconnu de François Bonvin, resté, lui, dans les annales comme un honnête peintre réaliste, Léon a mené une double vie. Marchand de vin dans un cabaret de petite banlieue, il se consacre au dessin et à la peinture à ses heures perdues, écumant la campagne encerclant encore Paris à l’époque. À la nuit tombée, il met aussi à profit les rares moments de répit d’un quotidien éreintant pour croquer son cadre de vie, brossant ici un coin du comptoir, là une cuisinière affairée et, bien sûr, une foule de tables dressées avec les appétissants légumes servis dans l’auberge familiale, qui constituent autant de natures mortes qui ne semblaient attendre que son pinceau pour exister. Mais sa grande affaire, ce sont les fleurs ; il se fait ainsi une spécialité des bouquets agencés sans façon dans de petites aquarelles d’une poésie infinie. Pissenlits, fleurs des champs, mais aussi lilas et autres pensées, les essences qu’il plébiscite sont à l’image de son art : sans prétention. Empreintes d’une sourde mélancolie aussi, à l’instar de sa carrière fauchée dans la fleur l’âge par son suicide à 31 ans seulement.
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Custodia révèle l’autre Bonvin
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°760 du 1 décembre 2022, avec le titre suivant : Custodia révèle l’autre Bonvin