Voir et revoir Cueco. L’initiative est chaque fois excellente parce qu’elle permet de mesurer ce qu’il en est d’un artiste qui n’est pas suffisamment reconnu à la hauteur de son talent.
Peintre absolument, figure de proue de la Figuration narrative, versant « critique », Cueco développe une oeuvre singulière que structure une succession de séquences thématiques. L’ensemble des travaux que présente cet été le musée de Clermont-Ferrand tourne autour d’une idée partagée entre le paysage et le corps. Une telle association ne trouverait-elle à s’illustrer que dans ce petit tableau peint en 1978, intitulé Le Paysage dans la main, que cela suffirait à en justifier la pertinence. Mais Cueco connaît le paysage. Non seulement il l’a eu à portée de main, mais il l’a imaginé en paradis perdu, il l’a dessiné, puis il l’a peint. Originaire de la Corrèze, il ne s’est jamais départi d’une relation privilégiée à la nature y puisant la substance d’un art fondamentalement vitaliste. Le corps – qui n’est rien qu’une autre façon de paysage – y trouve tout naturellement une place de choix. Qu’il soit isolé ou collectif, il est toujours manifeste : d’un état sauvage ou d’une position sociale, d’une figure archétypale ou d’une mise en abîme de la peinture. Pour elle, tant pour son pur plaisir que pour la question de la représentation, Cueco se prête à toutes sortes de jeux d’images. La pomme de terre n’est pas le moindre ; il lui a consacré une fabuleuse série de petits tableaux récemment exposés à la galerie Louis Carré à Paris. La patate, somme toute, paysage et corps réunis.
CLERMONT-FERRAND, Musée des Beaux-Arts, jusqu’au 25 octobre. A lire : Marie-José Mondzain, Dessins de Cueco, 192 p., éd. Cercle d’Art.
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Cueco, du paysage au corps
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°498 du 1 juillet 1998, avec le titre suivant : Cueco, du paysage au corps