Qui mieux qu’Ornans, ville natale de Gustave Courbet (1819-1877), pour présenter une exposition sur ce maître du réalisme et sa relation avec les peintres impressionnistes ?
Enrichi de prêts du Musée d’Orsay et de collections privées, le dessein du parcours n’est « pas de montrer les chefs-d’œuvre des impressionnistes », explique la conservatrice, mais de valoriser la qualité de précurseur que Courbet a tenu pour ce mouvement d’avant-garde, notamment par une mise en lumière des liens interpersonnels entre les artistes. En clair, « donner de la chair » à ce groupe où chacun a su entretenir son individualité et son style. Barbizon, Paris, forêt de Fontainebleau et plages normandes accueillent dans la seconde moitié du XIXe siècle ces peintres fascinés par la nature qui reconnaissent et retiennent de Courbet, cet « esprit libre et provocateur » qu’ils ont en commun. Par un choix de toiles étonnantes, parfois éloignées des idées faites sur les impressionnistes, l’accrochage illustre les réflexions collectives, les conseils et les influences de chacun : Courbet éclaircit sa palette au contact d’Eugène Boudin, alors que ce dernier commence sur les conseils de son ami à peindre de plus grands formats. L’exposition continue son « analyse des relations » avec les portraits des membres du groupe réalisés par le graveur parisien Marcellin Desboutin : Monet, Renoir, Degas, Morisot et les autres ne tardent pas à s’installer aux Batignolles, dès les années 1860 où ils se retrouvent dans l’atelier de Manet. Ils y suivent le chemin de Courbet en ne cédant pas à l’idéalisation et se plaisent à représenter tout sujet possible, de la nature morte aux déjeuners sur l’herbe tant décriés. Courbet leur ouvre la voie à ces scènes familières avec Les Demoiselles des bords de la Seine, peint en 1857, qui décida les impressionnistes à placer leurs personnages en plein air, reprenant ses principes d’empâtement de matières et de couleurs inédites comme le fameux bleu dans la neige. L’exposition inscrit le récit d’une amitié et d’un respect partagés, dans une scénographie moderne, abritée dans ce musée au bord de La Loue, qui inspira tant l’artiste.
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Courbet, l’ami des impressionnistes
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Abonnez-vous dès 1 €Musée Courbet, 1, place Robert-Fernier, Ornans (25), www2.doubs.fr
Légende Photo :
Gustave Courbet, La vague, 1870, huile sur toile, 54 x 73 cm, Musée des Beaux-Arts, Orléans. © Photo : Orléans, Musée des beaux-arts/François Lauginie
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°694 du 1 octobre 2016, avec le titre suivant : Courbet, l’ami des impressionnistes