Manuela Marques peut revenir au château de Versailles quand elle le désire. L’invitation lancée en 2013 par Catherine Pégard, la présidente du domaine, court toujours.
Durant ces années, la photographe s’y est beaucoup promenée le lundi, jour de fermeture. Elle s’y est beaucoup perdue aussi. C’est cette sensation de perte de repères dans l’espace qui a été l’élément déclencheur de ce nouveau travail, pour la première fois révélé dans ses différentes séquences. Car il s’agit bien de troubles de la perception dans ces portraits grand format de couloirs aux portes multiples et aux miroirs anciens, série de grands formats, vertigineuse par son jeu de perspectives resserrées. Rien à l’intérieur du cadre et dans l’enchaînement de ces portraits n’indique où l’on est, à part qu’il s’agit d’une demeure aristocratique, suggérée par les liserés or ou le bleu des boiseries. Le focus sur Le Lit bleu au dos finement ligné d’or ou sur Le Paravent au rose velouté est tout aussi trompeur dans ces aplats de couleurs somptueuses. Ce n’est qu’en s’approchant de près que l’on voit ce qu’ils recouvrent. Le détail chez Manuela Marques est porteur d’histoires et de présences. La séquence des vitres embuées de givre révélateur des inscriptions des visiteurs du château révèle d’autres existences éphémères et fantomatiques. Les images entre elles dialoguent à merveille dans un temps suspendu, immuable. À l’étage, une autre conversation s’engage, mais ici avec les collections de mobilier, d’objets décoratifs et de peintures du XVIIe et XVIIIe siècles du musée, avec comme fil conducteur, grands ouverts, les livres rares sur Versailles ou en lien avec cette époque, concentrés de présences tout aussi captivantes.
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Conversations à Versailles
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°701 du 1 mai 2017, avec le titre suivant : Conversations à Versailles