Un siècle après son apparition en Italie, le futurisme est aujourd’hui encore perçu de manière confuse et contradictoire.
Il est vrai que certains propos du « Manifeste du futurisme » de 1909 laissent perplexe : « Nous voulons glorifier la guerre, seule hygiène du monde. » « Nous voulons démolir les musées, les bibliothèques, combattre le moralisme, le féminisme… ». Les cohortes de massacres et de guerres accompagnés d’anéantissements d’œuvres culturelles qui se sont succédés tout au long du XXe siècle donnent rétrospectivement une autre résonance à ces écrits provocateurs.
Le mérite de l’exposition Umberto Boccioni (1882-1916) à l’Estorick Collection d’art italien de Londres est d’être claire et intelligible. Le choix de ne présenter que les dessins et les sculptures d’un créateur qui réalisa par ailleurs de nombreuses toiles rend certainement plus accessible une démarche complexe. Également théoricien du futurisme, influencé par les écrits du philosophe français Henri Bergson, Boccioni est très attaché au concept de simultanéité de la perception. L’artiste considère que la contemplation d’un objet s’opère dans une succession d’instants qui font immédiatement partie du passé. Il tente donc de transcrire une réalité instable en perpétuel devenir. Une de ses sculptures Formes uniques de la continuité dans l’espace est notoirement connue, sans que l’on sache nécessairement qui en est l’auteur : elle figure sur la pièce italienne de 20 centimes d’euro.
« Unique Forms : The Drawing and Sculpture of Umberto Boccioni », Estorick Collection, 39a Canonbury Square, Londres (Grande-Bretagne), www.estorickcollection.com
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Comprendre Boccioni
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°610 du 1 février 2009, avec le titre suivant : Comprendre Boccioni