Sur le papier, le principe de l’exposition « Cadavres exquis » a de quoi séduire. Elle reprend en effet les règles du jeu des surréalistes, consistant à faire réagir chaque artiste à la proposition précédente, sans qu’aucun des participants ne dispose d’une vision d’ensemble du projet. Par le passé, ce dispositif a donné naissance à des pièces loufoques ou poétiques, où le sens de l’absurde occupait une place de choix.
Hélas, les organisateurs de cette édition contemporaine nourrissent une ambition toute autre, sans doute trop élevée : dresser à travers les interventions de quinze participants de nationalités différentes un panorama représentatif de la création artistique du monde méditerranéen, « afin de mettre en exergue les points de convergence et de divergence des artistes de ce vaste territoire ».
Le niveau hétérogène des participants rend cet objectif difficilement atteignable et l’exposition peine à créer des liens entre les différentes propositions, qui n’entretiennent aucun dialogue. Certaines pièces tirent pourtant leur épingle du jeu, à l’image de la grande sculpture de la Syrienne Diana Al-Hadid, Built from our Tallest Tales, qui évoque autant le mythe de la chute de la tour de Babel que les immeubles en ruine du Moyen-Orient. Autre pièce forte de la manifestation, la vidéo percutante de l’Israélienne Sigalit Landau, Soil Nursing, montre une scène de récolte dans un kibboutz, filmée avec une violence inouïe qui déconcerte autant qu’elle fascine.
« Cadavres exquis. Suite méditerranéenne »,
Musée Granet, place Saint-Jean-de-Malte, Aix-en-Provence (13) www.museegranet-aixenprovence.fr
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Collage méditerranéen
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°655 du 1 mars 2013, avec le titre suivant : Collage méditerranéen