Clément le fantastique

Mais absolument oui, si l’on lit la définition du Robert : « Qui est créé par l’imagination, qui n’existe pas dans la réalité ». Inventeur résolu de formes et de surfaces vibrantes de couleurs, Clément est un redoutable sculpteur de peinture, un malicieux peintre de sculptures. Le parcours de son exposition à l’Hôtel des arts de Toulon ne peut que laisser le spectateur sur le flanc de ses habitudes et de ses certitudes. Il est bon qu’après les siècles de peinture et de sculpture qui sont derrière nous un peintre parvienne à nous entraîner sur des territoires où nos expériences de regardeur et de jouisseur de chefs-d’œuvre ne servent pas à grand chose.

Au premier regard, les toiles et les sculptures d’Alain Clément paraissent simples. De grands rubans tout en couleurs et en courbes se déploient sur des toiles de grands formats. Tout semble parfaitement évident, tout paraît couler de source. C’est vrai, on peut dire que tout coule de source, si la source est le corps du peintre. Pas sa main, mais tout son corps, comme une fragile unité qui doit impérativement produire du sens : des arabesques roses, jaunes ou bleues qui se superposent et s’entrelacent amoureusement. Oui, chez Clément, il n’est question que d’amour. Amour des formes, des couleurs, de la matière picturale, des tiges et des plaques d’acier.

Courez à Toulon, régalez-vous des étonnements et des surprises que nous réserve l’artiste. Vous verrez, il a plus d’un tour dans son sac, et quel métier !