Comment voyez-vous l’année 1998 pour les antiquaires ?
Je crois que c’est une année qui va être très importante pour la place de la France dans le marché international de l’art, parce que l’ouverture de notre pays aux ventes publiques étrangères et la fin du monopole des commissaires-priseurs vont confronter les galeries et les antiquaires à une concurrence internationale. Le fait que le commissaire-priseur ne sera plus un officier ministériel, que les ventes seront dorénavant réalisées par des sociétés commerciales, va donner l’occasion aux antiquaires de rappeler qu’ils sont là, que ce sont des commerces de proximité et qu’ils ont une compétence, un sérieux qui leur permettent de faire tout aussi bien, si ce n’est mieux certaines fois, que les ventes publiques. C’est une année où les habitudes vont changer ; les réflexes vont aussi changer. C’est peut-être une année où l’image de l’antiquaire va se réveiller.
De toute façon, l’ouverture de la France à la concurrence étrangère ne pourra bien se faire que dans la mesure où toutes les distorsions juridiques et fiscales qui paralysent notre pays depuis de nombreuses années s’amenuiseront. Le problème dépasse largement le cadre proprement français. C’est l’Europe qui se trouve là confrontée à un risque de délocalisation de plus en plus important vers les États-Unis et vers la Suisse. Si on ne prend pas à bras le corps deux problèmes majeurs que sont la TVA à l’importation et l’aménagement du droit de suite, quelle que soit la qualité des acteurs du marché de l’art français, avec des semelles de plomb, ils courront moins vite que les autres.
Que pensez-vous de la décision du gouvernement français de retarder d’un an l’ouverture du marché ?
C’est vrai que l’on aurait aimé une ouverture plus rapide, parce que c’était une chance de redynamiser Paris face aux autres capitales en voyant arriver ou rester en France des ventes importantes qui auraient drainé l’intérêt des collectionneurs et qui auraientt dynamisé tous nos commerces. Maintenant, je préfère que l’ouverture ne se fasse pas si elle doit se faire dans de mauvaises conditions. Et donc, tant que la réforme du statut des ventes publiques n’a pas été bouclée dans les moindres détails.
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Claude Blaizot, organisateur de la Biennale des antiquaires et président du Syndicat national des antiquaires
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°51 du 3 janvier 1998, avec le titre suivant : Claude Blaizot, organisateur de la Biennale des antiquaires et président du Syndicat national des antiquaires