Avec sa présentation personnelle au Musée d’art et d’histoire Louis Senlecq, à L’Isle-Adam, c’est la toute première fois que le travail de Claire Illouz est montré dans son entièreté.
Peintures, dessins, gravures et livres d’artiste : près de quatre-vingts œuvres sont réunies, provenant tant du fonds d’atelier de cette plasticienne, qui vit dans une petite commune du Val-d’Oise, que de prêts de collections privées. Claire Illouz est une artiste discrète, qui ne se met pas en avant, n’ayant que faire des vents coulis à la mode. Sa production s’attarde sur les petits riens ou les à-côtés du paysage qu’on ne regarde pas ou plus, tels les talus, les mauvaises herbes et autres terrains vagues, hantés par des objets enfouis dans le sol (clés, bouteilles en plastique, débris de poteries…).
Ainsi, l’artiste reconnaît-elle volontiers que son cheminement fut long, avec un creux de la vague vécu autour des années 2000 – son art était alors peu montré hormis dans des expositions collectives –, avant que sa démarche, alliant infinie délicatesse et minutie du trait, ne soit enfin reconnue à sa juste valeur. C’est une exposition personnelle à la Galerie Vincent Pietryka, à Paris en 2010, qui a offert une visibilité plus grande à sa pratique diversifiée, ainsi qu’une émission de radio en nocturne en 2013 sur France Culture : La Nuit rêvée, menée par Marc Floriot. Cette dernière a fait découvrir son activité de gravure à bon nombre d’auditeurs, dont quelques insomniaques lui ayant écrit par la suite pour lui faire part de leur enthousiasme ! Depuis, les choses se sont accélérées pour Claire Illouz : après quelques importantes manifestations dans l’Hexagone en 2017, une année faste avec plusieurs expositions à la Fabrique du 222 à Paris, à la médiathèque des Ursulines à Quimper et à la Galerie Espace du dedans à Lille, l’artiste a obtenu en 2018 le prix triennal de gravure du Musée Raymond-Lafage de Lisle-sur-Tarn, qui lui offrira au printemps 2023 une exposition monographique axée sur son œuvre gravé. Peu après le vernissage de son exposition à L’Isle-Adam, Claire Illouz, qui a étudié le dessin à l’École de Montparnasse et à l’Ensba, mais aussi les langues à l’Inalco, s’est envolée pour les États-Unis afin de participer, en avril, au prestigieux salon Codex à Richmond (Virginie) consacré aux livres d’artistes – sa production compte à ce jour trente-cinq livres d’artiste très appréciés des collectionneurs dans le monde. Et puis il y a donc cette formidable rétrospective au Musée d’art et d’histoire Louis Senlecq, portée par sa dynamique directrice Caroline Oliveira qui, à n’en pas douter, va permettre à Claire Illouz, dont la maîtrise technique redoutable va de pair avec une attention au vivant des plus subtiles, d’être pleinement reconsidérée.
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Claire Illouz
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°754 du 1 mai 2022, avec le titre suivant : Claire Illouz