Souvent, les visites des expositions se font dans un calme quasi religieux, le visiteur chuchotant avec précaution sur les œuvres exposées. La proposition de la fondation turinoise Sandretto Re Rebaudengo pousse un peu plus loin la logique. Comme le passant et sa carapace sonore créée à l’aide d’un Ipod, le visiteur de « Silence, écoute le son » se voit proposer un casque à porter pendant toute sa visite. Ainsi, point de cacophonie, mais une expérience étrange que de voir ces déplacements dans un silence ouaté, accentué par le dispositif scénographique conçu pour étouffer les sons de la ville.
Mais qui y a-t-il à voir dans une exposition sur le son qui rassemble une cinquantaine de créateurs et d’œuvres réalisées depuis les années 1960 ? Le son n’excluant nullement la matérialisation d’une œuvre, l’exposition partage ses expériences auditives essentiellement devant des vidéos. Découpé en trois sections, le parcours, placé sous la « protection » du compositeur John Cage à qui il emprunte son titre « Silence, une exposition à écouter », propose un premier univers très cristallin et minimal où la musique a tourné depuis longtemps le dos à la mélodie. La musique, et ses répercussions sociales et culturelles, se déploie au cœur du second regroupement de Jeremy Deller à Adel Abdessemed et, enfin, la voix comme principal transmetteur forme le troisième pôle, essentiellement dévolu à la performance. On y retrouve les cris de Vito Acconci, les apprentissages de John Baldessari ou l’art dialogique de Tino Sehgal. L’expérience intérieure de cette visite va ouvrir bien des horizons nouveaux.
« Silenzio. Una mostra da ascoltare », fondation Sandretto Re Rebaudengo, via Modane 16, Turin (Italie). www.fondsrr.org, du 1er juillet au 23 septembre 2007.
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Chuttttt”‰!
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°592 du 1 juin 2007, avec le titre suivant : Chuttttt”‰!