HERNANI / ESPAGNE
Fermé en 2011 lors de la crise économique qui sévissait alors durement en Espagne, le musée créé de son vivant par le sculpteur basque Eduardo Chillida (1924-2002), comprenant un site d’expositions en plein air et un espace au sein d’une maison traditionnelle basque, rouvre ses portes à Hernani, à dix minutes en voiture de Saint-Sébastien.
D’importants travaux de rénovation ont été menés par l’architecte et designer argentin Luis Laplace, en étroite collaboration avec un autre architecte, Jon Essery Chillida, petit-fils du sculpteur. Eduardo Chillida avait lui-même restauré et aménagé durant les quinze dernières années de sa vie cette ferme du XVIe siècle à l’abandon et le vaste terrain qui l’entoure. La restauration et les réaménagements des espaces ont été réalisés dans le respect de la simplicité originelle du lieu. Piet Oudolf, paysagiste hollandais pionnier du mouvement New Perennial, qui a notamment végétalisé la High Line à New York, est subtilement intervenu dans le parc de 11 hectares où les sculptures en acier, parfois imposantes, se découvrent en pleine lumière entre ciel et nature. Le musée peut rouvrir grâce à un accord passé en 2017 entre la famille Chillida, très soudée, et la méga-galerie Hauser & Wirth, qui apporte son soutien financier. La montée en puissance de la culture dans cette région d’Espagne, depuis l’apparition du Guggenheim à Bilbao il y a plus de vingt ans et l’ouverture du Centre Botin à Santander il y a deux ans, laisse à penser que le moment est propice. Mireia Massagué, la directrice de Chillida Leku, littéralement « Le lieu de Chillida » en basque, espère 100 000 visiteurs annuels.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°725 du 1 juillet 2019, avec le titre suivant : Chillida renaît au pays basque espagnol