Chez Rousseau - Avant l’exil

Accéder à ce musée, rouvert au public après d’importants travaux de rénovation, oblige à s’éloigner de Paris, comme Rousseau en a fait le choix en 1756. On n’oublie cependant pas la ville, qui s’étend à l’horizon.

Le lieu abrite la maison où le philosophe a vécu jusqu’à la condamnation de l’Émile, qui le força à l’exil. C’est une petite maison rurale du XVIIe siècle, entourée d’un jardin, où la simplicité et le dénuement laissent libre cours à l’esprit du lieu.

L’exposition célèbre le tricentenaire de la naissance de Rousseau, dans une muséographie entièrement renouvelée. En assumant le risque de l’austérité, elle mise tout sur l’écrit. Point de bibelots ou de souvenirs du grand homme, très peu d’images, si ce n’est le célèbre pastel de Quentin de La Tour qui représente l’écrivain. Rousseau le protestant aurait approuvé ce privilège donné au texte, qui s’offre à notre lecture dans toute sa beauté et toute sa richesse. Une édition du Contrat social annotée par le philosophe, une copie autographe de La Nouvelle Héloïse, des extraits du pamphlet que Voltaire écrivit contre Rousseau annotés par ce dernier… autant de pièces rares qui donneront du bonheur à l’amateur de belles lettres ou de philosophie, au féru d’histoire ou même au militant des droits de l’homme. Les petits caractères harmonieux si réguliers tracés à la plume par Rousseau exercent leur charme, tout comme le lieu chargé d’histoire qui nous entoure. Enfin, la contemplation d’un herbier réalisé par l’écrivain-botaniste, pièce fragile que le musée a acquise récemment, rarement montrée, ouvre pour le visiteur un espace de rêverie.