Le Musée des Beaux-Arts de Lyon a longtemps eu honte de ses 43 grisailles de Paul Chenavard. Mises en caisses ou roulées dès 1901, elles n’ont retrouvé les cimaises qu’en 1998. De même, le Musée d’Orsay n’avait pas osé restaurer et montrer l’immense Divina Tragedia, que les critiques de 1869 avaient déjà rebaptisée « Divina Galimatias ». Cet été, le purgatoire s’achèvera peut-être pour Paul Chenavard. Le tableau d’Orsay, déchiffré par Chantal Georgel, retrouve le public. L’exposition de Lyon, qui veut rendre justice à cet artiste réputé incompréhensible, peut-elle lui concilier les amateurs de romantisme, les inconditionnels de ce vent de folie qui semble avoir traversé le XIXe siècle ? Baudelaire l’avait expédié aux oubliettes (« Chenavard n’est pas un peintre ») parce qu’il avait trop écouté le discours du malheureux artiste qui s’essayait à manier le concept avec le pinceau. La rétrospective de Lyon prouve qu’il était au moins un excellent dessinateur, avec un sens de l’étrangeté qui, dans les meilleures feuilles, peut rappeler Pontormo ou Bronzino.
LYON, Musée des Beaux-Arts, jusqu’au 27 août, cat. sous la direction de Marie-Claude Chaudonneret, éd. RMN, 150 F.
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Chenavard sort de la grisaille
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°518 du 1 juillet 2000, avec le titre suivant : Chenavard sort de la grisaille