Art ancien

Chasse aux trésors napolitaine

Palazzo Zevallos Stigliano - Jusqu’au 7 avril 2019

Par Isabelle Manca · L'ŒIL

Le 21 février 2019 - 307 mots

NAPLES / ITALIE

Les Gallerie d’Italia exaucent un pur fantasme d’historien de l’art : remonter la piste d’une collection démembrée et la reconstituer dans son écrin d’origine.

Par la même occasion, l’institution fait revivre l’âge d’or de son siège. Depuis 2007, l’établissement, qui est l’une des antennes culturelles de la banque Intesa Sanpaolo, déploie en effet ses collections et ses expositions temporaires au sein du palais Zevallos Stigliano. Un monument qui, avant d’héberger une banque à la Belle Époque, a été la demeure de dynasties patriciennes et de marchands. À l’image des Vandeneynden, une riche famille originaire d’Anvers proche du mythique collectionneur Gaspar Roomer, et qui possédait des liens de parenté avec des artistes du Seicento, dont Brueghel et De Wael. Comme tout grand marchand de l’époque qui se respecte, les Vandeneynden étaient d’actifs collectionneurs et constituèrent un fabuleux ensemble d’art contemporain où se côtoyaient les meilleurs peintres flamands et italiens du siècle. Ce fonds, considéré comme le plus important de Naples après celui de Roomer, a été dispersé à la fin du XVIIe siècle. Ses trésors font aujourd’hui la fierté des grands musées à travers le monde, tels que le Metropolitan, le Thyssen-Bornemisza, le Prado ou encore le Fitzwilliam. Au terme d’une patiente enquête, les commissaires ont réussi à identifier et localiser les pièces maîtresses présentées jadis entre ces murs. Ils sont ensuite parvenus à négocier le retour à la maison de trente-six d’entre elles, signées notamment Le Guerchin, Preti, Fyt, Carrache, Van Dyck, Ribera, sans oublier Rubens, dont Le Festin d’Hérode est l’une des pièces phares de la collection. À défaut d’être très roborative, cette exposition d’atmosphère séduit par la pertinence de son propos et la parfaite harmonie entre les décors palatiaux et les œuvres autrefois accrochées ici. Elle offre une captivante plongée dans l’univers des collectionneurs du Seicento, rappelant les meilleurs pages des ouvrages de Francis Haskell.

« Rubens, Van Dyck, Ribera : la collection d’un prince »,
Palazzo Zevallos Stigliano, Via Toledo 185, Naples (Italie), www.gallerieditalia.com/it/napoli

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°721 du 1 mars 2019, avec le titre suivant : Chasse aux trésors napolitaine

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