Chardin bis au Grand Palais

Pierre Rosenberg, président-directeur du Louvre, assure de nouveau le commissariat et affirme n’avoir sélectionné que les chefs-d’œuvre dans une carrière qui en compte beaucoup. Les grands collectionneurs de son temps, comme Catherine II, ne s’y étaient d’ailleurs pas trompés.

Élève du peintre d’histoire Pierre-Jean Cazes, Chardin se fit connaître par deux tableaux audacieux lors d’une exposition place Dauphine, La Raie et Le Buffet. L’admiration de Largillière l’aide à intégrer l’Académie comme peintre de natures mortes, sans suivre le parcours habituel. Bientôt, il se frotte avec le même succès à la scène de genre (Le Bénédicité, L’Enfant au toton...), et reçoit les encouragements d’une critique d’art balbutiante en la personne de Diderot. Dans ses Salons, celui-ci ne manque jamais de faire une large place à Chardin et lui réserve quelques-uns de ses plus beaux éloges. Après s’être essayé au genre, le peintre revient à ses premières amours, la nature morte, et livre de nouveaux chefs-d’œuvre (Le Bocal d’olives, La Brioche...). Dans son œuvre ultime, Chardin délaisse l’huile pour le pastel. Avant Düsseldorf, Londres et New York, cette exposition – sur laquelle nous reviendrons dans un prochain numéro – est présentée à Paris, jusqu’au 22 novembre.