Une fois n’est pas coutume, le domaine de Chantilly brille par sa justesse en signant une exposition très réussie au sujet inédit, en parfaite harmonie avec l’esprit et l’histoire du lieu, et dont la démonstration est étayée à partir d’œuvres pertinentes et de qualité, magnifiées par une scénographie impeccable.
Ce haut lieu des courses hippiques explore ainsi la naissance et le développement de ce thème iconographique aux XVIIIe et XIXe siècles. Le parcours s’articule autour de trois artistes décisifs dans le traitement de ce sujet : George Stubbs, Théodore Géricault et Edgar Degas. Célébrité outre-Manche mais illustre inconnu dans l’Hexagone, le premier a révolutionné la représentation des chevaux et donné ses lettres de noblesse au sporting art, tandis que le second a importé d’Angleterre le thème des courses de chevaux, et que le troisième a puisé dans ce motif à la fois un prétexte à l’étude du mouvement et un thème de la vie moderne par excellence. Pour chacun de ces trois phares, l’exposition présente plusieurs pièces iconiques, comme les dessins anatomiques de la Royal Academy, Le Derby d’Epsom ou encore Le Défilé. Focalisée sur la fin du XIXe siècle, la dernière partie est assurément la plus riche et la plus intéressante. Elle dévoile des pièces inattendues comme les carnets de dessins inédits de Gustave Moreau et met en évidence des inspirations insoupçonnées comme l’influence du très classique Meissonier sur Degas. Bref, une exposition à recommander tant aux hippophiles qu’aux amateurs de bonne peinture !
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°716 du 1 octobre 2018, avec le titre suivant : À Chantilly au galop !
