A priori, on ne voit pas bien les liens qui unissent Byzance et la Suisse, un territoire qui n’a jamais fait partie de l’Empire millénaire, même lors de son apogée sous Justinien au VIe siècle de notre ère.
Pourtant, il y en a à profusion, tous évoqués dans cette exposition qui paraîtra confuse à qui ne connaît pas sur le bout des doigts l’histoire de l’Empire byzantin fondé en 330 et dissout en 1453, ni les grands personnages suisses. À travers six cents pièces, le parcours réunit en effet les objets trouvés en fouilles sur le sol helvète, les collections ecclésiastiques, les legs de collectionneurs privés, les acquisitions récentes des Musées d’art et d’histoire de Genève, les copies suisses de manuscrits grecs anciens ou encore la contribution de Suisses à la restauration ou à la documentation des monuments byzantins. Difficile de s’y retrouver.
Le parcours thématique rate à la fois le récit historique de l’Empire et celui des collections suisses, qui aurait été un point d’entrée plus évident. Car les objets sont par ailleurs d’un grand intérêt et signalent d’un même élan la richesse de Byzance et celle de la Suisse : textiles teints à la pourpre, psautier en lettres d’argent et d’or sur parchemin teint également à la pourpre, deux couvertures de livre en argent partiellement doré issues de la collection de George Ortiz, pour n’en citer que quelques-uns. L’exposition présente également de nombreux manuscrits ou copies de manuscrits en langue grecque, du fait de la tradition humaniste de la Réforme. C’est, en sous-texte, un portrait de la Suisse qui se dessine ici, malheureusement perdu dans un parcours « byzantin ». Il faut donc se tourner vers l’excellent catalogue, une somme érudite qui accompagne chaque pièce d’une notice complète, d’un texte explicatif et d’une bibliographie, voire de la liste de ses expositions antérieures.
« Byzance en Suisse »
Le Rath, place Neuve, Genève (Suisse), www.mah-geneve.ch
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C’est Byzance”‰!
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Abonnez-vous dès 1 €Diptyque d’Areobindus, Constantinople, 506 ap. J.-C. Ivoire, haut. 36 cm, larg. 23 cm © Collection Musée national suisse, propriété de la Bibliothèque centrale de Zurich
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°687 du 1 février 2016, avec le titre suivant : C’est Byzance”‰!