Centre Pompidou-Metz

Sur place on se rend compte à quel point un tel équipement culturel peut avoir un effet d’entraînement sur l’image de la ville et, en retour, sur la fierté des Messins. Déjà ces derniers viennent le dimanche en famille observer l’architecture, très identifiable sans être révolutionnaire, du bâtiment. Élus et promoteurs du projet ont évidemment en tête  le Guggenheim à Bilbao et le formidable atout qu’il constitue pour  la ville basque, sans vouloir fixer la barre aussi haut.
Aussi pour mieux préparer les habitants à cette antenne de Beaubourg, ils ont parsemé la ville d’installations modernes et contemporaines. Histoire de coller à la programmation tout aussi moderne et contemporaine de ce qui sera un centre d’art et pas un musée (c’est-à-dire sans collection). Histoire aussi de pratiquer une  pédagogie festive très dans l’air du temps.
La salle de la Chope, dans la gare, abrite une gigantesque installation de Jean Tinguely, jamais exposée à Paris. Succès garanti auprès des enfants. La chapelle des Templiers accueille une forme de sarcophage recouvert d’un alliage de cuivre, de zinc et d’étain. Une partie de la rue Serpenoise (piétonne) est recouverte d’un plafond de fanions colorés réalisés par Daniel Buren. Ici, le petit côté fête nationale du 14 juillet risque de désarçonner plus d’un piéton sur le statut de l’art.
Plusieurs expositions complètent ce dispositif : « Calder » au musée de la Cour d’Or, Cildo Meireles au Frac (à ne pas rater, voir L’œil n° 615) ou encore un sol mouvant de Vincent Lamouroux dans l’espace Faux Mouvement. Une installation ludique et spectaculaire bien dans l’esprit de cet apéritif.