Installé dans le nouveau « carrefour culturel de Londres »,
le Saint Martins College of Art & Design rassemble sous
le même toit plusieurs formations en art, design, mode, etc.
Conçu par l’agence Stanton Williams, le nouveau bâtiment du Saint Martins College of Art & Design a de l’allure. Verre, béton, contreplaqué épousent à merveille la brique rouge des bâtiments anciens hérités de la révolution industrielle. Dans le bâtiment, traversé par une impressionnante artère, ateliers, studios, bibliothèque, amphithéâtre se distribuent sur quatre niveaux où plus de trois mille étudiants britanniques et internationaux suivent un cursus en général de trois années ou des formations.
Depuis l’été dernier, la célèbre école a emménagé au nord de Londres, au 1, Granary Square, dans un ancien et gigantesque entrepôt à grain à proximité de la gare de Saint Pancras International, gare de l’Eurostar, merveille d’architecture victorienne où se concentrent désormais grand hôtel, bars, restaurants et boutiques.
Un quartier revitalisé
Dans les années 1990, le quartier était un no man’s land ferroviaire en déshérence. Depuis l’installation du nouveau campus, mais aussi l’implantation du Guardian et de Kings Place (lieu rassemblant salle de concerts et galeries d’art), il s’affiche comme « le nouveau carrefour culturel de Londres ». Un nouveau code postal, NIC, a même été créé pour cet îlot, vaste de plusieurs dizaines d’hectares, que l’on rejoint par King’s Cross, boulevard aux abords eux-mêmes en pleine mutation, où convergent dorénavant personnel administratif de l’école, enseignants et étudiants en arts plastiques, visuel, mode, textile ou design jusqu’à présent disséminés dans Londres.
Au Granary Building ont été en effet réunis Central Saint Martins (union de la Centre School of Art autrefois située à Holborn et de la Saint Martin’s School of Art de Charing Cross Road), Drama Centre London et Byam Shaw School of Art. Des écoles dont les anciens élèves (Lucian Freud, Peter Blake, Gilbert & George, Brian Duffy, Joe Strummer, John Galliano, Alexander McQueen et Stella McCartney pour ne citer qu’eux) ont imprimé leur vision de l’art ou de la mode. Derrière leur air décontracté, les nouveaux étudiants rêvent à leur tour de révolutionner leur domaine. En mode, la Central Saint Martins n’est-elle pas l’une des meilleures écoles du monde, voire la meilleure ? Pour l’heure, chacun s’habitue aux nouveaux espaces.
L’idée de regrouper sur ce campus les plus prestigieuses écoles d’art de Londres a ravi les enseignants autrefois trop dispersés géographiquement pour se rencontrer régulièrement et concevoir projets ou expositions. Depuis toujours, le processus créatif, la transversalité et l’hybridation des disciplines sont encouragés dans l’apprentissage. La mode est ainsi englobée dans un cursus qui comprend le dessin, la scénographie, le graphisme, le design.
Les conséquences des réformes de l’éducation britannique qui ont supprimé les subventions publiques pour les établissements privés inquiètent cependant. Elles devraient induire un accroissement conséquent des frais de scolarité (actuellement de 4 375 livres par an pour un étudiant européen). Ils pourraient à la rentrée prochaine doubler ou tripler. Un enjeu pour cet incubateur de talents qui a toujours refusé la sélection par l’argent.
Dans le cadre de son programme Eurostar Plus, Eurostar permet notamment de bénéficier de deux entrées pour le prix d’une sur toutes les expositions payantes de la Tate Britain, de la Tate Modern, du British Museum, du Victoria & Albert Museum, de la British Library et du Science Museum. Renseignements et réservation des billets de train à partir de 88 euros A/R sur www.eurostar.com ou au 08 02 35 35 39 (0,34 euros/min).
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Central Saint Martins - L’incubateur de talents
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°647 du 1 juin 2012, avec le titre suivant : Central Saint Martins - L’incubateur de talents