Cette année encore, Art Saint-Germain-des-Près relève le défi de l’éclectisme en fédérant une centaine de galeries qui toutes brillent pour leur diversité et leurs choix artistiques.
Le nu féminin dans toute sa dimension sensuelle, éternelle source d’inspiration artistique, est à voir chez les Di Méo sous le trait de génie de Jean Fautrier.
En vingt ans, c’est la troisième exposition que la galerie consacre à l’artiste. Cette fois-ci, une série d’encres rouges et noires des années 1940 est mise en exergue (autour de 15 000 euros le dessin).
Dans un projet commun, les galeries Aittouares et Berthet/Aittouares inaugurent le jour d’ouverture de l’événement un accrochage dédié au peintre abstrait Hans Hartung. À l’honneur : ses toiles des années 1970, souvent réalisées en techniques mixtes sur des formats réduits (à partir de 12 000 euros).
C’est aussi en tandem que Olivier Vanuxem et Samantha Sellem (nouvellement installée) ont choisi de rendre hommage à Stani Nitkowski à travers une rétrospective de tableaux et dessins (à partir de 2 000 euros).
L’œuvre de cet autodidacte démarre en 1973 alors qu’il est déjà en fauteuil roulant, atteint de myopathie. Jusqu’à son suicide en 2001 à l’âge de cinquante et un ans, il aura voué toute son énergie à l’art et connu la notoriété. Aux frontières de l’art brut, sa peinture est très expressionniste, de plus en plus obscure. Ses sujets grinçants.
Diverses œuvres accessibles au plus grande nombre
La jeune création dans sa plus grande diversité est à découvrir, avec des prix attractifs (à partir de 800 euros pour une pièce d’un jeune artiste) permettant de vrais coups de cœur.
Ainsi les toiles de Bertrand Beausillon à la galerie GNG offrent la vision intime d’apparition de formes fondues dans une pénombre douce.
Jeux d’ombres et de lumières également à la galerie Arcturus autour de récentes peintures de l’Espagnol Miguel Macaya : sur un fond ténébreux se détachent et s’illuminent ses portraits.
Catherine et André Hug ont invité trois artistes français du courant hyperréaliste : Jacques Bodin, François Bricq et Ronald Bowen dont les tableaux impressionnants se confondent avec des photographies.
Délectation totale pour la peinture pleine de fureur de Thibaut de Reimpré que Christine Phal défend depuis plus de dix ans. C’est dans un jeu de matières (coulures, éclaboussures et surimpressions) que l’artiste s’exprime avec force (de 1 200 à 10 000 euros).
La création chinoise invitée à Saint-Germain
Chez Lélia Mordoch, Antonio Saint Silvestre renouvelle non sans humour le thème de l’enfance et du mythe de l’enfant-roi. L’enfant, tyran de son entourage gâtifiant, domine le monde.
Usant du charme infini de leur fausse innocence, les bambins mis magistralement en scène dans les compositions du sculpteur ont tous un air de défi telle une petite fille prisonnière de sa poussette (de 4 000 à 8 000 euros).
Enfin, jetons un œil sur la création chinoise, désormais incontournable de la scène internationale de l’art contemporain. Notamment à la galerie Guislain/États d’Art avec la première exposition personnelle des Gao Brothers. Leurs photos (allant de 3 000 à 10 000 euros) mettent l’accent sur
les effets collectifs et individuels des mutations de leur pays.
Informations pratiques « Art Saint-Germain-des-Près, 100 galeries font l’événement » se tiendra du 18 au 21 mai pour la 8e édition. Une centaine de galeries parisiennes participent à l’événement, toutes situées entre le quai Malaquais au Nord, le boulevard Saint-Germain au Sud, la rue Bonaparte à l’Ouest et la rue Dauphine à l’Est. Pour tous renseignements supplémentaires, le site artsaintgermaindespres.com
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Cent galeristes créent l’événement
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°580 du 1 mai 2006, avec le titre suivant : Cent galeristes créent l’événement