S’inscrivant dans une tradition que certains font remonter aux ducs de Bourgogne, les Belges sont réputés être des collectionneurs dans l’âme.
Ils ont la réputation d’avoir de l’audace et de savoir prendre des risques, n’hésitant pas à acquérir de jeunes artistes inconnus. Ce constat passé, on est tenté d’aller plus dans le détail, comme le fit l’exposition « Passions secrètes » montrée au Tripostal de Lille en 2014, qui se consacrait aux collectionneurs flamands de la région de Courtrai. Cette fois, à la Centrale for Contemporary Art, c’est au tour des collectionneurs bruxellois d’être mis à l’honneur. Mais qui voudrait dégager de grandes lignes ou des traits communs aux onze collections présentées resterait un peu sur sa faim. Ce qui ressort davantage est la singularité de chaque collection, tant au niveau du profil des collectionneurs qu’en ce qui concerne les pièces exposées. On croise les grands noms belges comme Michel François ou Edith Dekyndt, mais aussi de grandes figures de la scène internationale, comme Nan Goldin et Ryan Trecartin chez les Servais ou Tracey Moffatt chez les Vanhaerents.
Chaque collectionneur dispose d’un espace dédié où sont rassemblées quelques-unes de leurs œuvres, suivant un fil directeur que la commissaire a tenté de définir comme « le cabinet de curiosités surréalisant » de la collection de R. Patt, ou « l’éloge du blanc » de Frédéric de Goldschmidt… Au final, se dessine en creux le portrait des collectionneurs invités. Pour incarner plus encore ces portraits, des interviews dans lesquels chacun d’entre eux révèle ses goûts littéraires et musicaux, mais aussi une vision de son rôle de collectionneur, sont diffusés dans l’exposition.
« Private Choices »,
Centrale for Contemporary Art, place Sainte-Catherine 44, Bruxelles (Belgique), www.centrale.brussels
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°709 du 1 février 2018, avec le titre suivant : Cartographie des collectionneurs bruxellois