Un an après sa réouverture, à la suite d’importants travaux menés par le Centre des monuments nationaux, l’abbaye de Beaulieu-en-Rouergue, qu’entoure un superbe parc paysager, accueille une exposition de Johan Creten.
Ayant jeté son dévolu sur les arts céramiques, que son œuvre a largement renouvelés, en particulier par son traitement de la couleur, l’artiste contemporain travaille également depuis quelques années le bronze. Comme ce fut le cas à la Villa Medicis (« I Peccati », 2020-2021) ou à la Piscine de Roubaix (« Bestiarium », 2022), il a conçu son exposition à la façon d’une histoire, un opéra in situ, convoquant le minéral et le végétal. Inspiré par l’art roman et gothique autant que par les mythologies religieuses et païennes, il joue ici de l’antinomie entre la nef cistercienne lumineuse investie par ses Hippocampes et l’espace du cellier sombre et humide, renvoyant à l’imagerie d’un paradis perdu et de l’enfer. Mais c’est Le Cœur qui déborde, dans la salle capitulaire, qui donne son nom à l’exposition, allusion au siège des émotions comme au chœur de l’abbaye. Le dialogue est en effet constant avec l’architecture, notamment avec Dix Points d’observation (série Cirque) qui invitent les visiteurs à adopter différents points de vue. En tout, près d’une quarantaine d’œuvres, dont trente-cinq inédites, en céramique, bronze et résine, se déploient dans le lieu, qui s’en trouve métamorphosé. Avis aux voyageurs : une partie de l’exposition sera montrée à la Galerie Perrotin de New York en juin 2024.
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Carte blanche à Johan Creten
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°766 du 1 juillet 2023, avec le titre suivant : Carte blanche à Johan Creten