Mobilier… on trouve tout au

Carré Rive Gauche

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 23 juillet 2007 - 528 mots

Le célèbre slogan d’un grand magasin aurait pu s’appliquer à l’événement printanier qui voit tous les styles cohabiter, du mobilier haute époque au design le plus contemporain.

 Si toutes les spécialités sont présentes au Carré Rive Gauche, du dessin ancien à la vidéo contemporaine, le mobilier détient tout de même une place de choix, lui qui se décline de la Renaissance à nos jours.

Du cabinet du xvie siècle au guéridon du xixe
Chez Gabrielle Laroche, un cabinet lyonnais du xvie siècle s’impose par sa rigueur. Il rend compte de l’influence de l’architecture sur les compositions de cette période avec ses chapiteaux
ioniques couvrant les pilastres qui encadrent les corps du meuble.
Chez Spadafora, spécialisé en art italien, on admire un buffet toscan aux couleurs terre de Sienne et rouge vinaccia. Paolo Spadafora explique pourquoi ce meuble est typique des crédences de cette époque : « Ces buffets se nomment en italien credenza. Ce mot vient du verbe credere, qui signifie « croire », car à l’époque les membres de la cour et de l’aristocratie craignaient d’être empoisonnés et les mets étaient posés sur ces meubles afin qu’un domestique les goûtât. Fare la credenza c’était faire l’essai. On y disposait également des petites amulettes. »
En entrant dans le xviiie siècle, on découvre deux bergères d’enfant, proposées par Jean-Pierre Gros. Elles ont été réalisées par Nicolas-Quinibert Foliot, fournisseur attitré de Louis XV et dont le chef-d’œuvre est la chambre du roi à Versailles.
Le xixe a la cote avec ce guéridon d’époque Consulat, chez Didier-Jean Nénert. Octogonal et en onyx jaune, le plateau présente l’originalité d’être basculant, ce qui en fait un meuble mobile et facile à ranger !

Fauteuils d’artistes ou canapés « haute couture » ?
La galerie Camoin Demachy propose pour sa part une exposition sur le meuble d’artiste, dont un canapé de Georges Manzana-Pissarro. Fils de Camille Pissarro, il peignit de nombreuses aquarelles dans une veine orientaliste. Ses dessins ont servi de modèles pour des tapis ou tapisseries représentant souvent des grands pavots, des roseaux ou des cygnes qui se pâment devant des sultanes.
Dans le plus contemporain, la galerie Lalbaltry dévoile une table de la maison Jansen des années 1970. Son plateau est en placage de malachite nuageuse qui provient de l’Oural, alors qu’il est plus habituel de voir des malachites du Zaïre. Intéressant est aussi son piétement qui se compose de trois anneaux.
Le métier d’antiquaire évolue sans cesse. Carlo Rampazzi et Sergio Villa, à l’origine architecte, décorateur et ornementiste, exposent dans leur showroom des collections qu’ils nomment « haute couture ». Ils réalisent des fauteuils, poufs, tables, cabinets ou secrétaires dont l’un d’eux se compose de tiroirs à effet bois, de jambes en moulage de bronze et d’un plateau à la finition « cocco-caméléon », certes très original.
Thierry Librati propose quant à lui un choix bien plus minimaliste avec les créations légères et monochromes de Xavier Lust, concepteur de mobilier en acier à perforations circulaires. Des exemples qui témoignent que tous les goûts se retrouvent à présent au Carré Rive Gauche.

Autour de l’événement

Informations pratiques « Les 30 ans du Carré Rive Gauche », du 1er au 3 juin 2007, Paris VIIe. Ouvert de 11 h à 22 h, le dimanche de 11 h à 18 h, www.carrerivegauche.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°592 du 1 juin 2007, avec le titre suivant : Carré Rive Gauche

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