Carlevarijs, un vedutiste vénitien

PADOUE - Ces trente ans d’absence rendent opportune l’exposition que lui consacre le Palazzo della Ragione de Padoue, sous le titre "Luca Carlevarijs et la veduta vénitienne du XVIIIe siècle". Réalisée par Dario Succi et Isabella Reale, l’exposition, outre une trentaine des célèbres eaux-fortes, présente une centaine d’huiles (environ soixante de Carlevarijs et quarante d’autres artistes), de nombreux inédits provenant de collections privées mais aussi de l’Ermitage, des musées d’Amsterdam, de Dresde, de Monaco, d’Oxford, de Fontainebleau et bien sûr des collections de Udine et de la Vénétie, ainsi que de la Ca’ Zenobio, demeure des protecteurs vénitiens du peintre.

Les œuvres de Carlevarijs ne posent pas de problèmes d’attribution, estime Dario Succi. Les rares incertitudes portent sur leur datation : les études récentes tendent à reculer dans le temps aussi bien les paysages, qu’elles placent vers 1685, que les premières vedute, à partir de L’entrée du Cardinal César d’Estrées au Palais ducal qui se situerait autour de 1700, annonçant la série de peintures d’apparat au nombre desquelles la célèbre entrée du comte de Manchester au Palais ducal. L’exposition n’oublie pas les paysages et les caprices, présentés comme une production complémentaire et non pas antithétique.