Au mois de février dernier, avec le déménagement de la galerie Arlogos à Paris, la Ville de Nantes a perdu gros. Depuis plus de quinze ans en effet, son directeur, Didier Larnac, y a conduit une activité exemplaire et développé une programmation de toute première qualité. Si l’on peut regretter qu’il n’y soit pas resté (le marché en région s’avère quasi impossible), on ne peut que se réjouir en revanche de son arrivée dans la capitale. Installé dans les anciens locaux de la galerie d’Eric Fabre, il a mis d’emblée la barre très haut en inaugurant tout d’abord ceux-ci avec une étonnante installation de Tony Brown, puis en la faisant suivre d’un duo Richard Deacon/Toni Grand tout aussi réussi. Pour clore la saison, Didier Larnac persiste et signe en présentant Pedro Cabrita Reis. Si le travail de cet artiste portugais, né en 1956, circule sur la scène artistique internationale depuis plus de quinze ans, on ne le connaît que très peu en France. La Fondation Cartier en 1990, Jennifer Flay en 1991, les centres d’art d’Albi et de Kerguehennec en 1993, le château des Adhémar à Montélimar l’été 1997 sont les rares endroits où l’on a pu le voir. Son art, qui mêle volontiers différentes techniques, les fait dialoguer dans des installations où s’associent son tempérament romantique et son goût des contrastes. La préoccupation d’architecte de ses dernières œuvres aux formes de portes et de fenêtres le dispute à une mise en forme plastique qui les renvoie à l’ordre du tableau. Entre icône et objet, elles semblent chercher à se définir comme un lieu ouvert et transitoire mais, paradoxalement, privées de toute fonction communicante, elles se présentent dans l’espace comme autant d’impénétrables écrans.
Galerie Arlogos, jusqu’au 11 juillet.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Cabrita Reis, entre icône et objet
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°497 du 1 juin 1998, avec le titre suivant : Cabrita Reis, entre icône et objet