En 2002, Daniel Buren chahutait le Centre Pompidou à Paris avec « Le musée qui n’existait pas ». Une leçon magistrale, du parking en sous-sol jusqu’au fanion à bandes planté avec malice au sommet du temple. « Qui dit quoi ? », ne cesse de demander Buren à chaque lieu investi. Une question qui s’affûte diablement dès lors qu’il s’agit d’un musée. Au Centre Pompidou-Metz, c’est donc le sous-texte muséo-architectural qu’il retourne comme une chaussette. Soit la galerie 3, long tube de 80 m à terminaisons vitrées qui cadrent, façon panorama intégral, le paysage messin. Le musée commencerait donc par dire à son public : « Regardez voir dehors ». Une bataille avec le réel bien tentante pour un Buren qui emprunte la vue imprenable sur la cathédrale et la rapatrie par un simple effet miroir à l’intérieur du bâtiment. Placé au centre de la galerie, flouté, imprécis, discrètement encadré de l’inoxydable outil visuel à bandes, voilà le panorama passé à la lessiveuse muséale. Le voilà devenu « image », à sa bonne place.
Scindée en deux, la galerie libère encore un second espace de débat, bien plein celui-là, pour une série jouisseuse de « cabanes éclatées » imbriquées les unes dans les autres. D’un décadrage l’autre, le spectateur franchit des seuils laqués de noir, y traverse carré, losange et cercle à minces cloisons ripolinées de vif. Reste à la caméra de surveillance embusquée en surplomb à redoubler l’expérience en temps réel, et à donner la mesure plastique assumée du dessin parcouru.
Centre Pompidou-Metz, 1, parvis des Droits-de-l’Homme, Metz (57), tél. 03 87 15 39 39, www.centrepompidou-metz.fr, jusqu’au 9 septembre 2011.
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Buren de beauté
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°637 du 1 juillet 2011, avec le titre suivant : Buren de beauté