Comme souvent avec Hans Ulrich Obrist, les expositions s’organisent à partir d’un « jeu ».
Choisis avec les commissaires Gunnar Kvaran et Thierry Raspail au terme d’une longue prospection de cinq ans, quatorze artistes émergents ont à leur tour invité treize artistes plutôt établis afin d’écrire une histoire réaliste de l’art brésilien. Le système offre aussi de dynamiter les clichés et de ne pas tomber dans le piège de l’emprise et des habitus coloniaux ou du portrait touristique, dérives plausibles dans ce type de panorama constitué par des Occidentaux. C’est donc un Brésil imaginé par ses propres artistes qui compose cette proposition vue en 2014 au Mac de Lyon et doublée d’une présentation de livres d’artistes. En ressort bien sûr un éclectisme assumé en trois chapitres et une belle façon de mêler le plus contemporain à l’histoire. Parmi les invités, Paulo Nimer Pjota, qui réalise de grandes compositions éclatées sur tôle, a convié Adriana Varejão, valeur sûre du marché international, dont le trompe-l’œil Folds dissimule une troublante réflexion sur le cannibalisme. Sofia Borges, qui œuvre à partir de la photographie et des taxonomies scientifiques, a choisi, quant à elle, de se référer à la grande histoire de l’art brésilien en montrant des œuvres de Maria Martins. L’artiste, décédée en 1973 et dont les sculptures renvoient à un univers surréaliste, fut une muse pour Duchamp. Rien de moins. Tutelle ? Héritage ? Admiration ? Les raisons qui ont motivé ces invitations sont nombreuses et nourrissent un récit fascinant des persistances et épiphénomènes de cette scène artistique, depuis les regards portés sur la forêt amazonienne jusqu’au racisme et à la violence urbaine. Une imagination bien fertile.
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Brésil authentique
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°686 du 1 janvier 2016, avec le titre suivant : Brésil authentique