Au gré de ses flâneries à travers Paris, Bruno Braquehais (1823-1874) enregistre les lieux et les événements de la Commune. Cette démarche lui vaut le titre de « premier photojournaliste français ». Judicieux corollaire à l’exposition « Courbet et la Commune » du Musée d’Orsay (L’Œil n°515), la présentation de ses 136 photographies à Saint-Denis permet ainsi de découvrir une iconographie méconnue de la Semaine sanglante, dans une démarche à la fois historique et sociologique. Il exécute également un travail approfondi sur la Ville de Paris subissant les tirs répétés des canons. Les clichés prennent alors une dimension autrement saisissante, montrant la désagrégation violente des constructions telles que le Palais des Tuileries en proie aux flammes. À l’opposé des ruines antiques soumises à la lente patine des siècles, la déliquescence de Paris est ici montrée comme un objet esthétique, vestige éphémère d’une civilisation moderne.
SAINT-DENIS, Musée d’Art et d’Histoire, jusqu’au 19 juin.
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Braquehais ou les vestiges de Paris
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°516 du 1 mai 2000, avec le titre suivant : Braquehais ou les vestiges de Paris