Erik Boulatov a développé son style dans les années 70, à Moscou, au cœur de la Russie soviétique, en plein réalisme socialiste et sans avoir connaissance du photoréalisme américain. Pour vivre (puisqu’il était interdit d’exposer), aidé d’Oleg Wassiliev (un ami peintre), pendant trente ans et comme second métier, il illustre des livres d’enfants. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, Boulatov ne part jamais de diapositives projetées sur la toile, mais à partir de photos tirées des magazines, de reproductions ou de cartes postales qu’il transpose, à l’aide de crayons de couleur, préparant ainsi le terrain à sa palette très colorée. Ses motifs, sont pratiquement toujours les mêmes : le ciel, la mer, la neige et les arbres, peints de manière très réaliste, comme ceux que l’on voit dans les catalogues de voyage ou les publicités. Compréhensibles par tous, ces images idylliques sont traversées par des paroles imprimées en lettres cyrilliques, le plus souvent de couleur rouge, comme des slogans : « Attention ! », « Danger ! », « J’y vais ! », qui semblent ne pas avoir d’auteur, mais qui introduisent dans la toile une tension, un rapport d’urgence avec le réel, donnant un côté tragique aux choses qui fait que soudain le spectateur se demande si la réalité n’est pas très éloignée de ce qu’il préfère rêver.
PARIS, Fondation Dina Vierny, jusqu’au 21 janvier.
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Boulatov idyllique et cyrillique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°512 du 1 décembre 1999, avec le titre suivant : Boulatov idyllique et cyrillique