L’art du portrait existe depuis toujours, mais il connaît au fil de l’histoire de l’art des fortunes diverses. La fonction même du portrait enregistre des transformations, tour à tour réaliste, idéalisé, ennobli, emphatique, selon les objectifs sinon les obligations du portraitiste.
À travers quatre-vingts portraits d’hommes, la collection Costa du Musée Fragonard de Grasse couvre les périodes durant lesquelles l’art du portrait se développe. À partir du XVe siècle, il s’érige en genre autonome et se déploie principalement à Florence et chez les primitifs flamands. Un siècle plus tard, il se transforme en art de cour, si bien que les grands peintres le pratiquent, certains s’y consacrant exclusivement. Le XVIIIe est son âge d’or, et si les grands continuent de commander leur portrait, l’intimité, la sensibilité gagnent leurs lettres de noblesse.
Au XIXe, l’invention de la photographie engage le portrait sur de nouvelles voies. Illustrés à leur manière par Ingres, Subleyras, Élisabeth Vigée-Lebrun ou Alexis Grimou, les portraits exposés représentent une phase intéressante de l’évolution du genre. Ils évoquent des univers d’hommes de tous âges et de toutes conditions, notables, militaires, artisans ou dandys présentés selon leur spécificité, mais non isolés les uns des autres. Sous les yeux du spectateur, défile ainsi une galerie de visages et de personnages qui constitue une sorte de ligne de vie de l’art.
Dans les salles souterraines du Musée Fragonard, des figures d’Indiens renvoient aux œuvres de la collection Costa. Tout comme dans les portraits de Figures d’hommes , le photographe Martin Morell capte les caractères et les conditions à travers ses Indian figures .
Musée Fragonard, Hôtel de Villeneuve, 14, rue Jean-Ossola, Grasse (06), tél. 04 93 36 02 07.
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Bonnes têtes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°648 du 1 juillet 2012, avec le titre suivant : Bonnes têtes