Bon vent à la sculpture”‰!

Les compères entretiennent de longue date des connivences et des relations professionnelles. Ils se sont répartis en toute complicité les espaces de la Fondation, chacun parvenant à mettre en valeur les singularités de son œuvre sans confrontations factices avec les deux autres. Sculpteurs tous les trois, certes embarqués dans le même bateau de la sculpture, ils sont résolument différents, tant dans leurs relations à l’espace, aux formes et aux volumes que dans le choix des matériaux. Le parcours de l’exposition se révèle comme une expérience non dénuée de charme, de surprises, parfois même d’humour. Le plus vif en malice est incontestablement Henk Visch, né en 1950 aux Pays-Bas. Sa sculpture est d’abord une histoire de rythmes et de corps, de formes humaines lisses étrangement irréalistes, ludiques et troublantes. Sui Jianguo, né en Chine en 1956, apparaît comme un frappeur de matière, un homme qui aime, face à un bloc d’argile, le travailler en force, allant, avec une ironie non dénuée de symbolique, jusqu’à le cogner avec des gants de boxe. Ses sculptures coulées en bronze apparaissent mues par des rythmes primordiaux issus d’on ne sait quel territoire organique. Une de ses Mao Jackets qui ont fait sa renommée internationale est également visible. « Fabricateur de formes », Richard Deacon, né en 1949 au Pays de Galles, travaille une grande diversité de matériaux, du bois à l’acier. Abstraites, ses œuvres explorent les interactions spatiales entre plein et vide, intérieur et extérieur, partie et totalité.