Blanc & Demilly, les indissociables

En 1962, la cessation d’activité de l’entreprise a dispersé les archives et les travaux personnels des deux beaux-frères. Depuis, la fille d’Antoine Demilly, Julie Picault-Demilly, rachète les vintages signés Blanc & Demilly qu’elle retrouve. En 2000, le Centre Pompidou leur avait consacré une exposition à partir d’une soixantaine de tirages en provenance de la collection du Musée national d’art moderne. Dix-sept ans plus tard, et après une première présentation au Musée Nicéphore Niépce à Chalon-sur-Saône en 2015, Céline Duval, directrice de Stimultania (pôle de photographie installé à Strasbourg et à Givors), développe l’étendue de l’œuvre dans toute sa diversité iconographique, bien au-delà de ses images emblématiques de Lyon et du bord de Saône ou du Rhône. Dans l’articulation des quatre-vingt-cinq tirages d’époque de toute beauté sélectionnés parmi les dix mille de la collection de Julie Picault-Demilly, il s’agit en effet moins de raconter l’histoire des différentes activités de ce studio que de mettre en résonance la poétique visuelle des photographies Blanc & Demilly produites entre 1930 et 1960. L’absence de cartel (les deux compères ne légendaient ni ne dataient leurs images) l’accentue, tandis que la pluralité de leur regard (du pictorialisme à la Nouvelle Vision) exprime autant leur liberté que leur talent en matière de portraits, de paysages ou de nus.