Avec Turner, William Blake (1757-1827) est le plus grand artiste anglais du début du XIXe siècle. Pourtant, presque tout sépare ces deux hommes. Alors que l’un reste célèbre pour ses paysages à l’extraordinaire luminosité, l’autre, au contraire, s’est singularisé par une œuvre plus graphique et d’une incomparable richesse iconographique. Alors que ses contemporains considéraient Blake comme un excentrique un peu fou, la Tate Britain démontre la parfaite cohérence d’une œuvre hallucinée qui, depuis, n’a cessé d’influencer les artistes. La première section présente un large aperçu des dessins et aquarelles directement inspirés par son interprétation de l’art médiéval et de l’idéal d’un artiste souverain dégagé des contingences. Il gagne alors difficilement sa vie en réalisant des gravures collectionnées par un petit nombre de connaisseurs. Il refuse de puiser ses sujets directement dans la nature comme le veut la mode. La seconde section est construite autour des merveilleux livres illustrés qu’il réalise dans les années 1790 sous l’influence des idées de la Révolution française et de la politique radicale de l’Angleterre. La troisième section s’ouvre sur un chef-d’œuvre : Milton, l’ouvrage illustré qu’il conçoit à partir des poèmes de John Milton. Déjà s’affirment pleinement son style et les idées que l’on retrouvera dans ses plus belles réalisations, notamment Jerusalem : The Emanation of the Giant Albion imprimé en 1818-1820.
LONDRES, Tate Britain, 9 novembre-11 février.
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Blake halluciné
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°521 du 1 novembre 2000, avec le titre suivant : Blake halluciné