Le Capc de Bordeaux n’en finit décidément pas de sonder l’univers musical.
Cette fois-ci, c’est au tour du peintre Jean-Luc Blanc, au style faussement naïf, d’orchestrer sa venue avec l’aide du commissaire Alexis Vaillant. Et c’est une totale réussite !
Guidé par une bande-son pulsatile, prégnante et inquiétante, l’« Opéra rock » de Blanc se déploie en actes baroco-gothiques, pertinents, envoûtants, sexy, et surjoués par une lumière dramatique. Bref, il s’agit d’une des meilleures expositions monographiques de l’année tant elle parvient à dépeindre avec emphase et mystère l’univers du peintre. En piochant dans les collections des musées de Bordeaux des petites merveilles comme une éponge géante et difforme ou des gravures retorses d’Odilon Redon pour Edgar Allan Poe, les deux associés s’en sont donné à cœur joie.
L’accrochage sur murs noirs tire parfaitement parti des salles sous les combles du Capc, hantant aussi bien l’espace que l’esprit de celui qui les visite. Alternent,au milieu des nombreux portraits du maître des lieux, des paravents et une statue mythologique des années 1940, un cheval abîmé en toile de jute de Laurent Le Deunff (2008), un dessin de la maison de Mozart d’un certain Victorien Sardou (1857), et un obsédant vase d’Anna Lea Hucht (2007) qui suit du regard la chorégraphie du spectateur au milieu de tant de curiosités.
En traçant ce paysage mental, Blanc et Vaillant offrent une exposition habitée, un voyage dans le temps de l’artiste, un gouffre spatio-temporel qu’on a bien du mal à oublier.
« Opéra rock, Jean-Luc Blanc », Capc, 7, rue Ferrère, Bordeaux (33), tél. 05 56 00 81 50, jusqu’au 14 juin 2009.
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Bing, bang… Blanc
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°613 du 1 mai 2009, avec le titre suivant : Bing, bang… Blanc