Bienvenue chez Piero Fornasetti

Mais le créateur italien, auteur de plus de 11 000 pièces, avait plus d’un tour dans son sac, ou plutôt dans ses tiroirs. Milanais, né en 1913, il commence son activité comme lithographe et imprimeur d’art. En 1933, il présente des foulards imprimés à la Triennale de Milan où il rencontre le grand architecte et designer Gio Ponti, directeur de l’événement, avec qui il collabora les années suivantes. Sur les foulards, toute la typologie des images de Fornasetti est déjà en place : des pipes, des cannes et même des vis en série, des architectures rêvées, des soleils au visage humain... Élevé dans une famille bourgeoise, entre design contemporain et bustes antiques, le jeune créateur collecte toutes les images des magazines, des livres, des catalogues, sans aucune hiérarchie de valeur. Extrêmement rigoureux, il les classe consciencieusement, les redécoupe, les assemble, les redessine puis les recompose. Cette profusion se répercute dans les premiers objets qu’il fabrique, là aussi, sans jugement de valeur. Entourée de ses tableaux – oui, il est aussi peintre –, une table présente pêle-mêle les cendriers, porte-savons, sous-verres, assiettes, tasses et plateaux, qui sont parfois des commandes pour des entreprises. Peu à peu, le créateur se fixe un thème dont il décline les variations (Themes & Variations est le nom du magasin londonien ouvert dans les années 1970), et notamment de ce fameux visage de la soprano Lina Cavalieri. Si la scénographie est une reprise de celle de la Triennale de Milan de 2013, l’une des seules rétrospectives consacrée à Fornasetti, longtemps considéré comme trop décoratif, elle est bien plus proche de son univers par son foisonnement apparent en adéquation parfaite avec les idées du créateur. Bienvenue chez Fornasetti.