Soixante ans de galerie, dix ans de fondation, Ernst Beyeler peut être fier des deux entreprises éponymes qu’il a créées de toutes pièces. Une aventure unique en son genre qu’il a menée en toute complicité avec son épouse Hildy, toujours discrète, mais omniprésente.
Ce double anniversaire méritait d’être célébré à la hauteur de la qualité qui n’a cessé de guider le couple dans ses choix. L’hommage que lui rend la fondation Beyeler s’appuie sur l’impressionnant catalogue d’œuvres qui sont passées par la galerie : pas moins de 16 000 !
Intitulé « L’Autre Collection », le choix de chefs-d’œuvre que constitue cette exposition anniversaire en dit long de l’acuité du regard de celui qui les a jadis retenus tout au long de sa carrière. Des œuvres vues dans les ateliers des artistes, dans les collections de certains privés, parfois dans les ventes publiques. Des œuvres exposées à la vente dans des expositions choisies, des œuvres parfois acquises, gardées ou revendues. Des œuvres toujours de qualité, aujourd’hui dispersées dans les collections publiques et privées les plus prestigieuses au monde.
Monet, Gauguin, Cézanne, Kandinsky, Klee, Mondrian, Picasso, Bonnard, Miró, Léger, Ernst… sont ici rassemblés sur le mode du « musée imaginaire » si cher à Malraux, avec cette différence essentielle que cela n’a rien de virtuel. « L’Autre Collection » s’offre à voir, là, sous nos yeux, dans le cadre si lumineux de la fondation, comme un vrai florilège de l’histoire de l’art moderne ! Mais, parce que selon le vieil adage : « Dis-moi ce que tu collectionnes, je te dirai qui tu es », l’exposition bâloise est aussi à considérer comme le portrait le plus fidèle de ce couple étonnant que forment Hildy et Ernst.
S’il fallait désigner, d’un mot, ce qui fait la marque Beyeler, le plus juste serait sans doute celui d’éblouissement. De fait, les œuvres présentées dans cette exposition ont toutes cette puissante qualité d’être radieuses. Chacune à sa manière.
Qu’il s’agisse d’enchanter le regard, de le surprendre, de l’interroger ou tout cela à la fois. Qu’elles soient figuratives ou abstraites, elles racontent toutes une histoire, la leur, celle de leur auteur, celle d’une époque. Celle de l’art, enfin, parce qu’elles sont toutes intemporelles. Le temps glisse sur elles sans les atteindre, c’est ce qui en fait des chefs-d’œuvre.
« L’Autre Collection. Hommage à Hildy et Ernst Beyeler », fondation Beyeler, Baselstrasse 101, Riehen/Bâle (Suisse), tél. 00 41 61 645 97 00, www.beyeler.com, jusqu’au 6 janvier 2008.
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Beyeler
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°595 du 1 octobre 2007, avec le titre suivant : Beyeler