À Belfort, en attendant le musée des beaux-arts

Prévu depuis plusieurs années, le transfert des collections de beaux-arts du château vers la Tour 41 s’est enfin concrétisé fin janvier. Celui-ci devrait préfigurer la construction d’un nouveau musée en centre-ville, en faveur duquel plaide Christophe Cousin, directeur des musées de Belfort. Son projet scientifique et culturel a été remis à la Direction des musées de France pour une ouverture prévue à l’horizon 2013 avec un budget s’élevant à plus de 12 millions d’euros.
Pour l’heure, c’est la modestie qui a présidé à ces aménagements (coût : 120 000 euros). Si la Tour 41, élément de la citadelle Vauban, offre en effet une solution de transition au musée, ses espaces de plan pentagonal restent encore contraignants et modestes, avec seulement 350 m2 de superficie. Ils ont toutefois permis à son conservateur d’accrocher enfin quelques peintures de grand format, jusque-là cantonnées aux réserves. L’élégante scénographie due à Didier Blin, un habitué des grandes expositions parisiennes, contribue par ailleurs à la réussite de ce nouvel aménagement.
L’accrochage des œuvres, fruit d’une sélection draconienne de 120 pièces, a été organisé de manière thématique. Quatre sujets ont été retenus : l’allégorie, le sentiment religieux, le paysage, le portrait, le tout étant complété par un ensemble ayant appartenu au sculpteur Camille Lefèvre (1853-1933). En 1932, cet élève de Dalou a légué à la ville de Belfort un ensemble hétéroclite de peintures (Rodin, Dalou, Carrière, Luce…) et d’objets.
Avec ce nouvel espace, la ville du Lion amorce donc la restructuration de son patrimoine muséal. Si les collections d’histoire sont restées au sein de la citadelle, elles feront l’objet d’un nouvel accrochage dans le courant de l’année 2009. Ouverte il y a quelques années, la prestigieuse donation Jardot continue quant à elle d’accueillir les amateurs d’art moderne.