Art ancien

Beaune (21)

Beaune renoue avec les ducs de Bourgogne

Divers lieux - Jusqu’au 31 mars 2022

Par Isabelle Manca-Kunert · L'ŒIL

Le 25 janvier 2022 - 316 mots

« Le bon, le téméraire et le chancelier. » Le titre rappelle malicieusement celui d’un film.

Mais, pour filer la métaphore cinématographique, l’exposition organisée par la Ville de Beaune s’inscrit davantage dans la saga que dans le western spaghetti. Car la destinée de ces trois personnages hors norme du Moyen Âge tient assurément de l’époustouflante saga historique. Derniers ducs de Bourgogne, Philippe le Bon et son fils Charles le Téméraire ont en effet porté leur territoire à son apogée géographique, car les possessions forment alors un axe incontournable s’étirant jusqu’à la Picardie, la mer du Nord et le Brabant. Un poids lourd politique donc et une exceptionnelle vitrine où les seigneurs successifs mettent un point d’honneur à faire rayonner le plus fastueusement possible leurs artistes. Le dernier membre du trio, le Chancelier, désigne évidemment Nicolas Rolin. Haut personnage de l’État bourguignon, il est resté dans les mémoires comme le fondateur des hospices de Beaune, l’édifice emblématique de la cité, qui est même le monument le plus visité de la région avec près d’un demi-million de personnes par an. Pour relancer la culture et le tourisme à l’arrêt actuellement, les édiles ont misé sur ce trio prestigieux et une évocation de l’âge d’or du grand-duché à travers une exposition ambitieuse organisée en trois sites : les Hospices, le Musée des beaux-arts et le trop peu connu Musée du vin, lové dans l’ancien hôtel ducal. Manuscrits, sculptures, peintures, documents d’archives, militaria, ainsi que de délicats objets d’art font revivre les très riches heures de ce qui constituait alors un foyer culturel sans égal. La passion des ducs pour les pietà et les reliquaires luxueusement ouvragés donnent notamment un aperçu du luxe qui régnait alors à cette cour. Sans être exhaustive, l’exposition offre un bel échantillon des commandes ducales et des hauts fonctionnaires du XVe siècle, à commencer par des œuvres méconnues car encore conservées dans le secret des églises belges.

« Le bon, le téméraire, le chancelier. Quand flamboyait la Toison d’or »,
hospices de Beaune, rue de l’Hôtel-Dieu, Musée des beaux-arts, 6, boulevard Perpreuil, Beaune (21), www.beaune.fr/exposition et Musée du vin, 24, rue de Paradis,

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°751 du 1 février 2022, avec le titre suivant : Beaune renoue avec les ducs de Bourgogne

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