Trop souvent, hélas, l’art de la tapisserie est assimilé à de vieilles tentures aux couleurs passées. « Drôles de Trames » relègue ce lieu commun au rang de poncif anachronique. L’idée de cet ensemble d’expositions est simple : présenter en divers lieux des exemples historiques de la tapisserie et les confronter à des réalisations contemporaines. Une telle juxtaposition peut parfois se révéler catastrophique. Ce n’est pas le cas ici. Beaune entretient avec l’art de la tapisserie une relation privilégiée. Au XVe siècle, grâce à l’action de princes ou de riches mécènes comme Nicolas Rolin, fondateur des Hospices, la ville se trouve décorée par de nombreuses tapisseries d’un luxe inouï qu’elle saura préserver tout au long des siècles. Mais c’est aux réalisations plus contemporaines que cet ensemble d’expositions rend véritablement hommage. Michel Tourlière fut, durant la seconde moitié du XXe siècle, l’un des artistes beaunois qui s’est le plus impliqué dans la technique de la tapisserie. Ses sujets ? Les vignes, les paysages de Bourgogne, les scènes de la vie quotidienne. On peut sans doute trouver son abstraction lyrique un peu désuète, manquant d’une véritable fougue. Pourtant, dès que l’on regarde plus attentivement ces vastes œuvres, on découvre que cet artiste a su réactualiser un genre moribond en l’adaptant aux exigences de l’esthétique moderne. Effets de couleurs et de matières parsèment ces compositions qui ont su trouver à Beaune un cadre idéal. En effet, l’un des mérites de ce parcours à travers la ville est aussi de nous permettre de redécouvrir les somptueuses architectures qui se cachent dans cette cité historique et touristique.
BEAUNE, Hôtel-Dieu, Musée des Beaux-Arts, Chapelle de l’Oratoire, Musée du Vin de Bourgogne, tél. 03 80 26 21 30, 16 novembre-23 février.
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Beaune et la tapisserie, d’hier à aujourd’hui
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°543 du 1 janvier 2003, avec le titre suivant : Beaune et la tapisserie, d’hier à aujourd’hui