\"L’Europe après le déluge\", l’exposition organisée par la Fondation La Caixa, met en perspective les diverses tendances arÂtisÂtiques qui se sont succédées en Europe entre 1945 et 1965. Vingt années divisées en quatre volets – peinture, sculpture, photographie, architecture et design – vues à travers 527 œuvres et 270 artistes.
BARCELONE - Lóránd Hegyi, directeur du Museum Moderner Kunst-Stiftung Ludwig de Vienne et responsable de la sélection de peintures, a développé l’idée que la période de l’après-guerre devait être replacée dans le contexte du modernisme classique précédant le conflit.
Une importance prédominante est donnée aux grands modernes (Picasso, Braque, Léger, Matisse), au passage du Dadaïsme au Surréalisme (Picabia, Masson) et à l’abstraction géométrique (Baumeister, Nicholson). La seconde section de peinture est consacrée aux pionniers du post-Surréalisme, aux artisans de l’Art brut et informel (Dubuffet, Fautrier) et aux peintres de la nouvelle École de Paris (Manessier, Estève, Bazaine, Poliakoff, De Staël).
Tapiès, Vieira da Silva, Burri, Fontana et Vedova poussent l’exploration des matériaux jusqu’au paroxysme. Le groupe Cobra met l’accent sur l’expressionnisme. L’évolution de la peinture de 1956 à 1964 fait l’objet d’un réexamen qui tient compte du rapport qui s’instaure entre le Pop Art européen (Blake, Hamilton) et le Nouveau réalisme (Raysse, Hains, Klein). Opalka témoigne en faveur de la peinture analytique, cependant que Baselitz et Lüpertz annoncent le Néo-expressionnisme.
Bernard Ceysson, directeur du Musée d’art moderne de Saint-Étienne et commissaire chargé de la section sculpture, soutient que la cohérence relative de l’histoire de la peinture n’est pas applicable aux trois dimensions. Pour preuve, l’évolution de Giacometti, qui a traversé plusieurs courants artistiques avant de parvenir à un mode d’expression représentatif des années 1945-1965, reflet de la sensibilité de l’après-guerre.
La sculpture est également représentée par Picasso, par le biomorphisme de Arp, Hepworth et Moore, le constructivisme de Naum Gabo, le géométrisme de Jacobsen et le cinétisme de Tinguely. Kenneth Frampton, commissaire pour la section architecture et design, a choisi de diviser celle-ci en 10 sections nationales qui totalisent 187 photographies, maquettes et objets. Maria Gili, chargée de la section photographie, a défini trois thèmes : les ruines du monde et la renaissance de l’esprit, Le cri de la mémoire : le regard engagé, et De la recherche à l’expression qui témoignent de l’évolution de la photographie.
"L’Europe après la guerre, 1945-1965", Centre culturel de la Fondation La Caixa, Barcelone, 12 mai - 30 juill. Künstlerhaus, Vienne, 10 sept. - 10 déc.
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Barcelone - 1945-1965, l’Art après le déluge
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°14 du 1 mai 1995, avec le titre suivant : Barcelone - 1945-1965, l’Art après le déluge