Le cinquième centenaire de la naissance d’Hans Holbein le Jeune donne lieu à une série d’expositions commémoratives dans les villes où l’artiste allemand a principalement travaillé. Bâle, où il vécut près d’une quinzaine d’années, ouvre les festivités, tandis que Londres, où il succombera de la peste en 1543, les clôturera cet automne.
BÂLE. Pour célébrer le 500e anniversaire de la naissance de Hans Holbein le Jeune, le Kunstmuseum de Bâle propose trois expositions autour de son œuvre dessiné, gravé et peint. La première, organisée conjointement par l’Öffentliche Kunstsammlung de Bâle et les Staatliche Museen zu Berlin-Preussischer Kulturbesitz, présente une sélection de 180 feuilles majeures de 25 artistes de la Renaissance allemande. Si le fonds berlinois est dominé par un ensemble prestigieux de dessins de Dürer et de Grünewald, la collection suisse recèle nombre de chefs-d’œuvre de Holbein le Jeune provenant de la collection du juriste bâlois Basilius Amerbach (1533-1591). La complémentarité des deux collections permet en outre d’offrir un riche panorama de la période envisagée, qui inclut des dessins de Hans Holbein l’Ancien, Martin Schongauer, Albrecht Altdorfer, Lucas Cranach, Hans Baldung Grien… Plus directement centrée sur l’artiste allemand, "Les gravures de Hans Holbein le Jeune" rassemble 340 gravures, exclusivement en taille d’épargne sur bois et sur métal, conservées au Kupfertstichkabinett de Bâle. Foyer européen de l’imprimerie au début du XVIe siècle, la ville attira en effet de nombreux artistes et auteurs de l’époque, dont le plus célèbre fut sans doute Érasme.
Les Ambassadeurs à Londres
La troisième exposition est plus étonnante puisqu’elle présente une curiosité que certains estiment être la plus ancienne peinture de genre sur bois qui nous soit parvenue. Il s’agit d’une enseigne réalisée par Holbein en 1516 pour un maître d’école, autrefois accrochée devant la maison d’Oswald Geisshüssler, dit "Myconius". Elle était à l’origine peinte des deux côtés avant d’être fendue en deux à la fin du XVIIIe siècle. L’une des faces, peinte par Holbein, montre le maître devant deux élèves, tandis que l’autre, peut-être peinte par son frère Ambrosius, représente le maître et sa femme faisant la classe à de jeunes enfants. Les deux faces sont actuellement en cours de restauration et seront présentées au public à partir du 26 juin. D’autres tableaux de Holbein sont exposés dans les salles permanentes du Kunstmuseum, qui espère publier en 1998 le résultat des examens aux rayons X et aux infrarouges qu’il a menés sur ces toiles. L’année Holbein se poursuivra du 5 novembre au 1er février 1998 à la National Gallery de Londres avec l’exposition "Making and Meaning" (Œuvre et signification) consacrée aux Ambassadeurs (1533). La signification des instruments de musique et d’astronomie représentés dans ce célèbre tableau de Holbein, ainsi que les découvertes liées à son récent nettoyage, très controversé, seront au centre de l’exposition. D’autres œuvres de l’artiste seront également présentées, comme le Portrait de Henry VIII en compagnie des chirurgiens-barbiers, et des dessins en provenance de la Royal Library, de Bâle, de Dresde, de Berlin et de Paris.
DÜRER-HOLBEIN-GRÜNEWALD, CHEFS-D’ŒUVRE DU DESSIN DE LA RENAISSANCE ALLEMANDE, 13 mai-24 août, HANS HOLBEIN LE JEUNE, L’ŒUVRE GRAVÉ, 14 mai-7 septembre, LA CONTRIBUTION DE HOLBEIN À LA NAISSANCE DE LA PEINTURE DE GENRE, 26 juin-7 septembre, KunstÂmuseum, St. Alban-Graben 16, Bâle, tél. 41 061 271 08 28, tlj sauf lundi 10h-17h, mercredi 10h-21h. Colloque international "Hans Holbein le Jeune", 26-28 juin.
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Bâle ouvre l’année Holbein
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°38 du 16 mai 1997, avec le titre suivant : Bâle ouvre l’année Holbein