Autour du globe

Tête de pont sur l’Atlantique, le Portugal est devenu dès le XVe siècle une grande puissance expansionniste. Du Brésil aux Indes, de Macao à l’Afrique, le royaume  de la péninsule ibérique a dirigé un vaste empire commercial à l’origine d’échanges d’esclaves et de produits, mais aussi de techniques et d’idées. Cent soixante œuvres rappellent ici cette épopée conquérante, qui a aussi permis d’affiner les connaissances géographiques, comme l’illustre la mappemonde extraite du Insularium Illustratum de Martellus (vers 1489), qui détaille pour la première fois les côtes d’Afrique occidentale.
Présentée par grandes aires géographiques, après une introduction sur le contexte historique portugais, l’exposition met en valeur les œuvres d’art hybrides nées de ces échanges. Ivoires africains revisités par le goût portugais, coffrets indiens en écaille de tortue fabriqués pour l’exportation... Nombreux furent ces objets exotiques, souvent collectionnés par les amateurs dans les cabinets de curiosité européens.
Y compris des animaux importés, dont cet éléphant offert par le roi Manuel Ier au Pape Léon X et envoyé à Rome. Seule colonie de peuplement organisée, le Brésil, découvert en 1500, occupe logiquement une place à part dans cet ensemble. Plusieurs peintres, principalement d’origine néerlandaise au moment de la création de la colonie de Nouvelle-Hollande (1637-1652), y ont en effet exercé leur talent. Ainsi de Albert Eckhout et ses portraits d’indigènes (1641) ou encore de Frans Post qui laissa une belle série de paysages (1668).