Au dessus de la bouche rouge en ellipse, deux yeux cernés de noir fixent l’intensité du regard. Le visage accuse une pâleur inquiétante.
Il s’agit d’Yvette, dont Auguste Chabaud (1882-1955) fait à plusieurs reprises le portrait, toujours dans des couleurs flamboyantes et pures. Pendant une bonne décennie, le peintre arpente ce monde des nuits parisiennes qu’il dépeint avec un réalisme outrancier et cru qui le rapproche de ses amis fauves. Fréquentant cafés, cabarets et cirques, il restitue l’envers sinon l’enfer de la Belle Époque. Le Grand Nu aux bottines, Le Clown parmi d’autres toiles racontent cet univers de fêtes blessées.
Alternant ses séjours dans la capitale avec des retours dans la maison familiale, Auguste Chabaud transpose sous le soleil de son Midi natal ses touches impétueuses . Il exalte un espace rural construit sur des contrastes chromatiques puissants, comme le montre cette huile sur carton datant de 1906, Toits de maisons.
Certaines œuvres n’ayant jamais été présentées, cette exposition du Musée Paul Valéry de Sète retrace la production de l’artiste sur une quinzaine d’années. Elle est en soi un événement. Venus de tous les horizons, la centaine de peintures et les trente dessins présentés mettent en évidence l’expressivité à la fois âpre et embrasée du style de cet artiste, lié à Matisse et Derain, apprécié d’Apollinaire, habitué des salons, qui suivit une trajectoire hachée, passant d’une notoriété reconnue à un oubli injuste. Et maintenant réparé.
Musée Paul Valéry, 14, rue François-Desnoyer, Sète (34), www.museepaulvalery-sete.fr
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Auguste Chabaud du cabaret au mas provençal
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°648 du 1 juillet 2012, avec le titre suivant : Auguste Chabaud du cabaret au mas provençal