L’exposition « Cheveux chéris » au Musée du quai Branly passe les cheveux et leurs traitements au peigne fin et explore les significations de « cette coquetterie universelle », selon les mots d’Yves Le Fur, le commissaire de l’événement.
Lisses ou crépus, ils dévoilent leur origine ethnique, comme sur les bustes ethnographiques de Charles Cordier. Longs, ils couvrent de pudeur Marie-Madeleine ou protestent contre l’occupation de la France sur le crâne de Picasso. Blonde, brune ou rousse, la couleur tient une place particulière dans l’imaginaire. Brigitte Bardot autant que la femme enlevée par des pirates dans le tableau de Vital (1822-1896) incarnent la beauté à un siècle d’intervalle.
Loin du glamour, les cheveux deviennent dans la seconde partie de l’exposition le signe d’une appartenance religieuse (la tonsure bouddhique), un instrument d’humiliation (les femmes rasées à la Libération) ou l’objet du souvenir d’un défunt. Chargés de pouvoirs, ils ornent les parures jivaros en plumes de toucan et la coiffe de chef Fang nlo-ô-ngo. Leur matière imputrescible les associe souvent à la mort. Les cheveux des deuilleurs kanaks de Nouvelle-Calédonie sont utilisés pour la fabrication de masques de rituels funéraires. Ceux des têtes réduites jivaros et mundurucus sont précieusement conservés lors de la transformation. Enfin, à l’état de momification, ils survivent à leur hôte égyptien et nazca lors du passage au royaume des morts.
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Au Quai Branly, les cheveux passés au peigne fin
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°651 du 1 novembre 2012, avec le titre suivant : Au Quai Branly, les cheveux passés au peigne fin