Mise En Scène - Régulièrement, l’institut Giacometti propose une exposition-dialogue entre des œuvres d’un artiste contemporain et celles d’Alberto Giacometti.
Cette année, après l’artiste visuel libanais Ali Cherri, l’invitation faite au photographe et architecte Hiroshi Sugimoto (né en 1948) donne une large place à ce qui, dans la sculpture de Giacometti, peut être associé au nô, théâtre dont l’artiste japonais collectionne les masques et les costumes anciens. En 2009, il a fondé par ailleurs, au Japon, l’Odawara Art Foundation, consacrée à la transmission des arts du spectacle traditionnel au travers des expositions et des représentations. La reconstitution d’une scène de théâtre nô qu’il a imaginée, au sein des espaces de l’Institut, marque le cœur de l’exposition et fait de six sculptures de Giacometti dont l’Homme qui marche et la Grande Femme, des personnages du drame. Deux sculptures que Sugimoto a photographiées, notamment la Grande Femme, qui a marqué le début de la série Past Présent amorcée lorsque le Moma à New York lui proposa de photographier le jardin de sculptures du musée. Cette haute silhouette filiforme évoquait pour lui « des âmes mortes qui dans le nô reviennent à la vie et deviennent visibles ». Jamais exposées en Europe, on les découvre avec quatre autres photographies de sculptures de Giacometti réalisées par la suite, silhouettes à la présence spectrale. Masques nô du XIIIe au XVe siècles de la collection de Sugimoto, films de nô, autoportraits et portraits fantomatiques de Takeshi Kitano, Ileana Sonnabend ou Peter Zumthor mis en dialogue avec des dessins de Giacometti au stylo-bille, constituent d’autres inédits. Le retour sur les liens tissés par Alberto Giacometti et Annette, son épouse, avec le philosophe japonais Isaku Yanaihara, ramènent à la découverte du couple, en 1957, du théâtre kabuki et nô.
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Au pays du soleil-levant
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°776 du 1 juin 2024, avec le titre suivant : Au pays du soleil-levant